Ouest-France

Caudan. Fonderie de Bretagne : les réactions tombent

OUEST-FRANCE25/05/2020

Que va devenir le site industriel Renault à Caudan ? L’avenir de la Fonderie de Bretagne est en suspens. Les réactions sont nombreuses depuis les annonces dans les médias, le 19 mai 2020. Tous en appellent au soutien des salariés concernés.

Caudan

La Fonderie de Bretagne sont à l’arrêt, à Caudan. Depuis une semaine, quatre sites de Renault voient leur avenir en suspens. Fabien Gâche, délégué central CTT de Renault, et Maël Le Goff, secrétaire général CGT de la fonderie, face aux salariés réunis à 8 h en assemblée générale devant la fonderie. | THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE

Courrier commun des sénateurs

Les trois sénateurs, Muriel Jourda, Joël Labbé et Jacques Le Nay ont adressé un courrier commun au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire (copie envoyée à Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères). Outre l’historique de la Fonderie de Bretagne (qui travaille essentiellement pour les usines Renault de Cléon et du Mans), les parlementaires morbihannais estiment que « la fermeture d’une usine dont l’outil de production est neuf et la production de qualité reconnue n’aurait aucun sens alors même que la relocalisation de la production industrielle est au cœur de l’actualité et singulièrement de la stratégie économique », menée par le ministère de l’Économie et des Finances.

Le PC fustige les profits à court terme

Le parti communiste morbihannais rappelle les dégâts sociaux en cas de fermeture : « Pour le bassin lorientais, ce sont 385 CDI et pour chacun d’eux, trois emplois indirects qui sont menacés. » Il ne voudrait pas que l’on enferme la situation du groupe Renault à la seule crise sanitaire : « C’est le résultat de gestionnaires guidés par le profit à court terme. »

Aux yeux du PC, « les politiques d’aides publiques ont démontré leur incapacité à s’opposer à la désindustrialisation. Renault en a largement bénéficié : rachat du site de Caudan à un euro symbolique, aides locales sur le foncier, soutien de la Région […], un prêt de l’État de cinq milliards d’euros, sans contrepartie. Combien faut-il percevoir d’argent public pour être considéré comme un assisté ? »

Le Parti communiste imagine un avenir citoyen : « Privatisé en 1996, Renault doit être renationalisé […] La nationalisation n’est pas suffisante. En tant que citoyens, nous voulons choisir ce que nous produisons. Pour cela, il faut étendre les droits démocratiques au domaine de l’économie et de l’entreprise. L’outil de travail de la Fonderie, qui est neuf, pourrait servir à produire d’autres pièces, en particulier pour les transports en commun ou pour le ferroviaire. »

L’effet d’une bombe

Pour l’union départementale de la CGT, « après des mois difficiles de chômage et de sacrifices, suite à l’incendie du 15 mai, l’annonce de la fermeture de l’usine de Caudan fait l’effet d’une bombe ». Au-delà de la casse sociale, des pertes d’emplois directs, la CGT expose que « ce sont aussi les populations qui vont être mises à mal avec des finances publiques qui vont baisser de manière drastique et vont peser dans la gestion des affaires locales et dans la vie du quotidien […] Après avoir accordé des milliards d’argent public à Renault, l’État s’apprête de nouveau à octroyer cinq milliards sous forme de prêt garanti pour poursuivre les externalisations et délocalisations vers les pays à bas coûts et engraisser dirigeants et actionnaires ! »

L’Agglo veut être associée

Le président de Lorient Agglomération, met en avant l’engagement des collectivités territoriales, pour moderniser l’outil industriel de la Fonderie et assurer son maintien sur le territoire : « L’État, la Région Bretagne, le Département du Morbihan et Lorient Agglomération ont ainsi consenti à deux reprises un soutien financier significatif depuis la reprise par le groupe Renault en 2009, à hauteur de 8,2 millions d’euros, pour accompagner l’ambitieux plan de modernisation de l’usine. »

Si l’Agglo prend ses responsabilités pour soutenir le monde économique, elle sait qu’elle aura besoin du soutien de l’État pour « retrouver la dynamique qui était la nôtre avant la crise […] Nous avons interpellé le ministre de l’Économie sur la situation, et nous exigeons que les collectivités qui ont contribué financièrement à la modernisation de l’usine soient très rapidement associées aux discussions car il y a urgence ».

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