Ouest-France

La lecture-concert a donné « une part de rêve »

OUEST-FRANCE – 27/08/2018

Samedi, le spectacle a créé un moment de communion entre la nature, la littérature, la musique, les lecteurs et les spectateurs, assis sur des bottes de paille, en guise de siège.

Lecture-concert à La Gacilly

Patrick Scheyder, pianiste et les lecteurs Joël Labbé, sénateur du morbihan, Marie-Christine Barrault, actrice et Madayn Matar, étudiant syrien.

Dans la prairie de la Maison Yves Rocher, les auditeurs ont écouté dans un silence quasi religieux, samedi les lectures et les intermèdes musicaux Des Jardins et des Hommes. Ils ont redécouvert des écrivains sous un autre jour : Victor Hugo, Baudelaire, Albert Camus, George Sand, et Elia Abou Madi…

La justesse des mots de l’actrice Marie-Christine Barrault a créé une émotion particulière lors de la lecture de deux textes plus que jamais d’actualité. La réponse du chef indien Seattle en 1854 au gouvernement américain qui voulait lui acheter les terres est particulièrement poignante « Mais peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? » Il s’inquiétait du comportement de l’homme blanc « Son appétit va engloutir la terre et ne laissera derrière lui qu’un désert ».

La musicalité de la langue

En 1872 George Sand soutenait les artistes qui s’opposaient à la coupe d’arbres dans la forêt de Fontainebleau. « Les grands végétaux sont des foyers de vie. Si on n’y prend garde, l’arbre disparaîtra par la faute de l’Homme ». Déjà elle faisait le lien entre la consommation et « les forces productives du sol qui vont s’épuiser ». Des discours résonnent particulièrement tant ils étaient prophétiques.

Patrick Scheyder a joué du piano entre chaque lecture.

Madyan Matar, un jeune étudiant en linguistique a lu des poètes arabes qui s’émerveillent de la beauté des jardins et apprennent aux enfants à l’aimer. Il explique « il est difficile de traduire des poèmes arabes et d’exprimer leur langage poétique, la musicalité de la langue. J’essaie de faire passer la beauté du texte »

Joël Labbé, sénateur du Morbihan, a prêté sa voix à Baudelaire et Albert Camus. Il participe à cette aventure artistique grâce à Pierre Rahbi qui lui a présenté Patrick Scheyder. Si le concert lecture donne à réfléchir, il se veut positif. D’ailleurs, Joël Labbé s’est ainsi adressé au public : « nous devons redonner aux jeunes une part de rêve ».

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