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Le Sénat s’oppose aux quotas d’aliments bio et locaux dans la restauration collective

ACTU-ENVIRONNEMENT – Par Guillaume Krempp – 04/10/2016

Introduire un seuil de 20% d’aliments bio et une obligation de 40% de produits locaux dans la restauration collective d’ici 2020. Deux propositions qui auraient dû être discutées ce mardi 4 octobre au Sénat. Elles ne le seront pas. L’amendement de Joël Labbé, sénateur EELV, a été jugé irrecevable par la commission spéciale chargée du projet de loi Egalité et citoyenneté.

La Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et l’association Agir pour l’environnement ont manifesté leur mécontentement face à la censure des amendements. Dans un communiqué, les trois organismes rappellent le rôle que joue la restauration collective dans la réduction des inégalités : « Pour de nombreux enfants d’origine modeste, le repas à la cantine constitue le seul repas équilibré qu’ils seront susceptibles de recevoir dans la journée ». Au-delà d’un accès plus équitable à une nourriture saine, l’adoption de telles mesures permettrait aussi l’essor de circuits courts où des agriculteurs, mieux rémunérés, produisent tout en respectant l’environnement et la santé des consommateurs.

La légitimité de l’introduction d’aliments locaux et bio dans les cantines publiques est notamment fondée sur des sondages. Ils sont nombreux à montrer qu’une large majorité des Français soutient de telles initiatives. Le 13 janvier 2016, un sondage de l’Institut français de l’opinion public (Ifop) révélait que 76% des citoyens français sont favorables « au vote d’une loi imposant l’introduction d’aliments issus de l’agriculture biologique, locaux et de saisons dans la restauration collective publique ».

L’association Agir pour l’environnement remettra ce mardi 4 octobre une pétition pour soutenir le rétablissement des seuils d’aliments bio et locaux dans le projet de loi. Devant le Sénat sera remis le texte qui a réuni près de 47.000 signatures. Si la censure de l’amendement était néanmoins maintenue, la pression sur les élus pourrait se déplacer autour du projet de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation. Les deux mêmes mesures y sont aussi envisagées.

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