Réforme des régions : respectons un processus démocratique

Annoncé comme un acte fort du nouveau gouvernement, la future réforme territoriale n’a de sens que si elle permet de retisser des liens entre citoyens et élus, si elle est un outil au service de la transition écologique des territoires. Il est effectivement temps de mettre fin à un mille-feuille administratif français, enchevêtrant les décisions, rendant incompréhensible le débat démocratique.

Europe-Ecologie soutient le principe d’une réforme faisant des Régions de véritables chefs de file de l’action publique. Leurs compétences et moyens doivent être renforcés. Ces nouvelles régions doivent rapprocher les citoyens de  l’action publique  avec, en parallèle, une évolution de l’intercommunalité qui doit être renforcée, en devenant une collectivité territoriale à part entière, élue au scrutin direct.

Dans cette logique, un redécoupage des régions s’impose, en s’appuyant sur les réalités culturelles, les coopérations socio-économiques et universitaires, les volontés clairement exprimées de « vouloir vivre ensemble ». La réunification administrative de la Bretagne, que nous avons toujours défendue, nous apparaît ainsi comme un élément incontournable d’une réforme réussie. Que Nantes et Rennes, aux coopérations multiples et aux aires urbaines proches, ne soient pas demain dans la même région serait un non sens, décrédibiliserait la totalité de la réforme.

Nous regrettons aujourd’hui l’accélération du calendrier annoncée par le Président de la République, comme si une réforme aussi importante pouvait se trancher en quelques minutes dans un bureau élyséen. Nous refusons le postulat de redécoupages se réduisant à des fusions de régions, au risque de construction d’« objets démesurés » sans histoire commune, sans sens pour leurs habitants, sans solidarités entre les territoires.

Nous demandons aujourd’hui aux Président de la République et au Premier ministre de laisser le temps à un véritable débat de définition des projets régionaux, à l’occasion duquel se fera l’adhésion aux territoires régionaux redécoupés. Ce temps est nécessaire à la réussite de cette réforme. Nous refusons un débat bloqué et précipité qui amène sur la table des solutions aussi absurdes que la fusion Centre-Pays de la Loire. Nous devons, après le temps de la construction des futurs projets régionaux, laisser la place à un processus démocratique, dans les départements des actuelles régions administratives, voire à l’échelle des intercommunalités. Il faut que chacun puisse décider, en toute connaissance de cause, du choix de sa future région. Nous sommes convaincus que c’est par le renforcement des débats d’idées et des processus démocratiques que nous sortirons d’un débat piégé par les postures et les calculs politiques de courte vue.

 

Yannik Bigouin, conseiller régional de Bretagne
Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique
François de Rugy, député de Loire-Atlantique
Joël Labbé, sénateur du Morbihan
René Louail, président du groupe EELV au Conseil régional de Bretagne
Jean-Philippe Magnen, vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire
Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole
Ronan Pichon, vice-président de Brest Métropole Océane

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