Public Sénat

Coronavirus : les temps forts des questions d’actualité au Sénat

PUBLIC SÉNAT – 25/03/2020

À partir de 15 heures, les sénateurs interrogent le gouvernement sur la gestion de la pandémie du coronavirus et les conséquences de cette dernière. L’évènement est à suivre en direct sur Public Sénat.

16h : Contrôle continu du baccalauréat : Jean-Michel Blanquer se prononcera « d’ici une dizaine de jours »  
Le Ministre de l’Education nationale répond au sénateur centriste Laurent Lafon sur le calendrier des épreuves de contrôle continu du baccalauréat. «Je suis actuellement en discussion avec l’ensemble des organisations syndicales, pour arriver à une réponse d’ici une dizaine de jours sur les modalités que nous retiendrons, aussi bien pour la date que pour la nature des épreuves.» a détaillé Jean-Michel Blanquer.
Egalement interpellé sur le risque de creusement des inégalités entre élèves qu’implique l’enseignement à distance, le Ministre de l’Education nationale a assuré qu’une attention particulière était portée aux familles les plus défavorisées : « J’ai demandé que chaque famille puisse être contactée au moins une fois par semaine et plus lorsqu’il s’agit de familles défavorisées, pour qu’il y ait un suivi personnalisé et un dialogue professeurs-parents au travers du téléphone en particulier. Et puis nous prendrons des dispositions aussi après la crise, notamment des modules de soutien scolaire gratuits.»

15h55 : Tests de dépistage : Olivier Véran réaffirme que la France pourra réaliser 20 000 à 25 000 tests par jour, dans deux semaines
« Les tests disponibles à ce jour et dans les jours qui viennent seront insuffisants », s’exclame la socialiste PS Sabine Van Heghue, inquiète d’une « effroyable hécatombe » dans les Ehpad si des dispositions « strictes » ne sont pas prises ».
« Nous allons continuer de nous conformer aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé en matière de tests », lui assure Olivier Véran. Pour le ministre de la Santé, cet enjeu sera « encore plus important » au moment où la France sortira du confinement. Il affirme que la France pourra, « sous une quinzaine », quadrupler voire quintupler ses capacités. « Nous serons en mesure de réaliser plus de 20 000 tests, sans doute plus de 25 000 tests par jour », le double de ce qui se pratique aujourd’hui en Allemagne. Cette promesse sera conditionnée par les livraisons de réactifs et de kits de prélèvement, produits à l’étranger et le sur territoire national.
Quant aux auto-tests et autres tests rapides, « en cours de développement », ces derniers seront « disponibles en France dès qu’ils seront validés où que ce soit dans le monde », promet le ministre. 
Pour finir, Olivier Véran précise que la sérologie, qui « se développe à vitesse grand V », sera déterminante pour déterminer la part de la population qui aura été immunisée.

15h50 : La France va mettre en place « un pont aérien » avec la Chine pour « chercher les masques », affirme Edouard Philippe
Interrogé par le sénateur LR Philippe Dallier, le premier ministre Edouard Philippe a assuré que l’Etat va mettre en place un pont aérien pour acheminer des masques commandés par l’Etat ou les collectivités.
« Nous avons prévu des avions-cargos qui iront en Chine chercher les masques. Ils sont prévus, ils sont affrétés. On peut évoquer l’image du pont aérien. De fait, c’est ce qui va se passer » affirme le premier ministre, qui veut « acheminer ces masques dans de bonnes conditions ».
« Dans la mesure où il nous manquerait – pour l’instant ce n’est pas le cas – des avions pour aller chercher des masques, nous serons en mesure, non pas de réquisitionner, mais de faire appel aux capacités des compagnies nationales, (…) que ce soit pour faire revenir des Français de l’étranger qui sont bloqués (…) ou pour aller chercher ces masques » ajoute le premier ministre.
Concernant les garanties d’emprunt apportées par l’Etat pour les entreprises, « à hauteur de 300 milliards d’euros », le premier ministre veut « faire état de la grande mobilisation du secteur bancaire et de la volonté que cet instrument puisse porter tous ses fruits ».
Au sujet du chômage partiel, « nous avons fait le paquet le plus généreux d’Europe. Les entreprises ne subissent aucune perte (…) et les salariés voient leurs revenus garantis à un niveau supérieur à ce qui est dans d’autres pays, y compris l’Allemagne. (…) Nous sommes donc allés très loin ».

15h45 : Édouard Philippe: « Les contrats d’assurance n’avaient pas prévu ce type d’aléas »
« Les contrats d’assurance actuels n’avaient pas prévu ce type d’aléas » reconnaît Edouard Philippe. Le secteur de l’assurance est cependant mobilisé promet le Premier ministre : il participe au fonds de solidarité « à hauteur de 200 millions d’euros pour le mois de mars » pour soutenir les TPE et indépendants. Par ailleurs les assurances « s’engagent » à maintenir les garanties assurantielles des TPE qui ne peuvent plus payer leur police d’assurance « le temps de la perte d’activité ». Enfin le gouvernement entend « travailler avec les assureurs pour imaginer des propositions innovantes en matière de couverture d’assurance adaptée à ce type d’aléas ». « Il faut une discussion approfondie » pour Edouard Philippe, « afin de veiller à aider les assurances à passer cette crise et qu’elles puissent en retour nous aider et ne pas disparaître non plus. »

15h30 : Édouard Philippe : « Nous n’allons pas nationaliser l’ensemble de l’économie française »
Interrogé par la présidente du groupe CRCE, Éliane Assassi, sur les nationalisations, que n’a pas écarté le gouvernement pour venir en aide aux entreprises menacées par la crise du coronavirus, Édouard Philipe a distingué deux situations.
Au sujet des grands groupes dont l’État est déjà actionnaire, « il sera appelé à prendre ses responsabilités et il les prendra.
Au sujet des entreprises dans lesquels l’État n’a pas de participation, mais mises en grandes difficultés par la crise du coronavirus, le Premier ministre a simplement indiqué qu’il « n’excluait aucun mouvement » mais se refuse « d’annoncer par principe les interventions de l’État » car « ce serait se condamner à l’impossibilité de les réaliser toutes ». « Je réponds en des termes généraux (…) Non, nous n’allons pas nationaliser l’ensemble de l’économie française » a-t-il conclu.

15h25 : Réouverture des marchés : « Les maires sont les mieux placés pour faire cette proposition », répond Edouard Philippe
Interrogé par le sénateur écologiste (groupe RDSE) Joël Labbé, inquiet de la fermeture des marchés, le Premier a expliqué que la fermeture de ces lieux de vente avait été motivée par le besoin d’être « prudent sur le plan sanitaire ». L’interdiction est « un principe général », selon le chef du gouvernement, ouvrant toutefois la porte à des dérogations préfectorales, sur la demande et l’avis des maires. « Ils sont mieux placés que quiconque pour apprécier si le marché est nécessaire, et susceptible d’être organisé dans des conditions de sécurité sanitaire exigées par le gouvernement. »
Si Edouard Philippe a reconnu que les marchés n’étaient pas « un luxe » ni un « accessoire », il a également appelé à ne pas blâmer les préfets. « Ils sont évidemment motivés par les impératifs de préservation de la santé (…) On ne peut pas leur en faire le reproche. »

15h20 : Édouard Philippe : il faudra sans  « un couvre-feu et un confinement plus sévère » en Outre-Mer
Interpellé par le sénateur (LREM) de Mayotte Thani Mohamed Soilihi sur la situation en Outre-Mer, où l’on dénombre aujourd’hui 330 cas de coronavirus, Edouard Philippe a déclaré que des mesures plus strictes étaient envisagées pour tenter d’y freiner l’épidémie.
«Les préfets seront peut-être, sans doute, amenés à prendre des mesures strictes, de couvre-feu, voir des mesures de confinement plus sévères encore que celles qui prévalent sur le territoire métropolitain. J’ai indiqué lors de mes dernières allocutions orales que sur tout ou partie du territoire, si les circonstances l’exigeaient, nous serions amenés à prendre des mesures plus dures. Dans l’immédiat, j’ai demandé à l’ensemble des préfets de me faire remonter leurs propositions compte-tenu de l’analyse fine dans chaque territoire, car évidemment la situation est différente en Guyane et à la Réunion, en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte.»
D’après le sénateur mahorais, la situation est particulièrement inquiétante à Mayotte, où le confinement est très difficile à faire respecter. L’île ne compte qu’un hôpital doté de 16 lits de réanimation.

15h08 : Olivier Véran : « Je n’ai pas caché la situation » sur les masques
Interrogé par le sénateur LR René-Paul Savary, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré que les cliniques privées participaient autant que l’hôpital public à la crise sanitaire. « J’entends cette rumeur sur la participation des hôpitaux privés. Elle est inexacte. Ils ont reçu des consignes » assure Olivier Véran, qui a lui-même « appelé les directeurs de cliniques de la région Grand Est ». Et d’ajouter : « Les cliniques participent totalement à l’offre de soin et sont totalement mobilisées », « public et privé, tout le monde est sur le pont ».
Interrogé aussi sur la pénurie de masques, il a rappelé que « 70 millions de masques ont été déstockés depuis le début de l’épidémie fin février » et « 20 millions de masques supplémentaires ont été déstockés à destination des établissements de santé et des Ehpad cette semaine, notamment dans les régions où le virus circule le plus ». Olivier Véran ajoute : « Je n’ai pas caché la situation. La consommation de masques est encore plus massive du fait des caractéristiques du virus, dans les territoires et hôpitaux où le virus circule ». Il est « fondamental d’apporter en priorité » des masques au personnel soignant, notamment « en réanimation ».
Sur le traitement par chloroquine, il a rappelé qu’elle était autorisée pour les cas les plus graves après une « prescription collégiale ». Des recherches sont en cours sur le sujet.

15h : Gérard Larcher : « Une attention toute particulière pour les Outre-mer »
En préambule aux questions au gouvernement, Gérard Larcher a rappelé que l’adoption ce week-end, par le Sénat, du volet budgétaire des mesures d’urgence face au Covid19 signifiait « confiance et exigence » et souligné qu’il revient au gouvernement d’informer régulièrement le parlement de la mise en application de ces mesures. « Le Sénat entend accomplir la plénitude de ses missions dans les respect des contraintes » a enfin rappelé Gérard Larcher avant de demander au gouvernement « qu’une attention toute particulière soit apportée aux outre-mer » face à cette crise.

Nouvelle séance de questions d’actualité au gouvernement (QAG) organisée au Sénat, la deuxième depuis l’instauration du confinement en France. Un rendez-vous hebdomadaire qu’a voulu perpétuer le président de la Haute assemblée, Gérard Larcher. « La démocratie doit continuer à fonctionner », a-t-il insisté ce matin sur France Inter.
La séance commencera à 15h00 et sera retransmise sur Public Sénat, qui prendra l’antenne dès 14h50. Contrairement à la séance exceptionnelle du jeudi 19 mars, où les sept groupes ont été limités chacun à une question, ce mercredi se rapprochera d’un format plus classique. Dix questions seront adressées aux ministres, et elles tourneront, sans surprise, autour de la crise du Covid-19. Questions de santé et volet sanitaire bien sûr, mais aussi conséquences sur l’agriculture, l’éducation ou encore l’économie : les champs abordés seront nombreux.
Comme les séances de la semaine dernière, des mesures strictes d’hygiène et de distanciation seront mises en œuvre dans l’hémicycle. Gérard Larcher a annoncé que les sénateurs seraient en « formation sécurisée ».

Les commentaires sont fermés.

ouvrir