Déplacement de Stéphane Le Foll et Delphine Batho dans le Morbihan

Lancement du plan Méthanisation

Joël Labbé a rejoint les élus locaux et parlementaires morbihannais invités à Moustoir-Remungol le 29 mars dernier pour accueillir Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, et Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, en déplacement dans le Morbihan pour visiter l’exploitation agricole de Jean-Marc Onno et son unité de méthanisation, dans le cadre du lancement du Plan Méthanisation Energie méthanisation autonomie azote (EMAA).

La méthanisation est une technique de fermentation qui consiste à accélérer la dégradation de matières organiques (animale ou végétale), grâce à l’action de bactéries, dans des « digesteurs », sortes de cocotte-minute hermétiquement closes et maintenues à température constante. La méthanisation permet de traiter des rejets aussi divers que les eaux usées, les boues de stations d’épuration, les déjections animales, les déchets de l’industrie agroalimentaire, les ordures ménagères, les déchets agricoles, etc. Le résultat est la production d’un gaz, le méthane, mais aussi d’un digestat pour partie liquide et pour partie solide. Le méthane est ensuite récupéré puis brûlé pour produire électricité et/ou chaleur. Le digestat est compostable ou épandable.

Le plan EMAA présenté par le gouvernement combine deux objectifs. Le premier est de valoriser l’azote organique issu des effluents d’élevage en excès dans certaines régions – comme en Bretagne où la densité des élevages porcins ou volaillers pose problème – et de réduire la dépendance de l’agriculture française à l’azote minéral dans d’autres zones. Le second objectif est d’apporter un complément de revenu pour les exploitations agricoles. Le gouvernement reprend le cap fixé lors du Grenelle de l’environnement : atteindre un parc installé de 1 000 unités de méthanisation agricole d’ici à 2020.

Si la méthanisation reste un outil énergétique pertinent, à l’image de l’exploitation de Jean-Marc Onno, dont le méthane est utilisé en proximité (chauffage de son élevage, de ses productions de champignons et de spiruline, maisons des voisins), son développement devra se faire de manière cohérente, dans le cadre de projets de territoires concertés. La méthanisation ne doit en aucun cas justifier un modèle agricole productiviste à bout de souffle, en occultant les débats liés à la concentration des exploitations, à la régulation des marchés, au traitement des pollutions… Bref, à la nécessaire transformation d’un modèle agricole qui continue de produire 70 000 tonnes d’excédents d’azote organique, en même temps qu’il voit disparaître 2 000 paysans chaque année en Bretagne.

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