Pacte d’Avenir pour la Bretagne : « trop de précipitation »

Face aux multiples mauvaises annonces économiques et au mécontentement social qui agite notre région depuis plusieurs semaines, Joël Labbé salue la volonté d’engagement de l’Etat, aux côtés du Conseil régional, des collectivités et des acteurs économiques et sociaux, pour aider la Bretagne à sortir de la crise et préparer son avenir.

Si l’urgence sociale justifiait des décisions rapides, il déplore cependant le manque de temps accordé à la concertation et au débat sur le fond, sur les deuxième et troisième piliers du Pacte, qui n’a pas permis d’aboutir à un consensus.

Concernant le plan agricole et agroalimentaire (deuxième pilier), qui concentre la moitié des moyens engagés, Joël Labbé partage le constat du CESER qui considère que « la transition écologique devrait figurer plus explicitement au cœur du Pacte d’Avenir ». Il y a douze ans, les décideurs politiques et l’ensemble des acteurs du monde agricole avaient signé la Charte pour un avenir pérenne de l’agriculture et de l’agro-alimentaire en Bretagne. Laissée lettre morte, alors même qu’elle engageait la transition si nécessaire. Aujourd’hui, les orientations gouvernementales recyclent les vieilles recettes, celles qui ont conduite à la situation actuelle. La consolidation du soutien à l’export, l’accentuation du processus de concentration des productions animales, l’allégement du dispositif réglementaire dans le domaine de l’environnement, et l’absence de conditionnalités sociale et environnementale des aides, sont autant de signes qui trahissent un manque d’ambition pour engager une véritable transition écologique et sociale de l’économie bretonne. La reconquête du marché intérieur et le développement des circuits de proximité, pourtant garants d’une amélioration de la valeur ajoutée, passent au second plan.

Ce Pacte, si nécessaire soit-il, ne répond aujourd’hui ni aux réalités et enjeux majeurs de la Bretagne, ni aux attentes fortes de sa population.
Le Premier Ministre s’est dit prêt à « aller plus loin sur la régionalisation » en Bretagne. «Il s’agit de renforcer les compétences des régions. Le dialogue est ouvert», a-t-il dit. Souhaitons que ces promesses de nouvelles expérimentations et de nouvelles responsabilités pour la Bretagne permettent à notre région de s’engager enfin sur la voie de l’innovation et du changement.

Joël Labbé / Communiqué de presse

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