Une proposition de résolution pour une interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes en Europe

Joël Labbé, sénateur du Morbihan et vice-président de la commission des Affaires économiques du Sénat, a annoncé aujourd’hui le dépôt futur d’une proposition de résolution pour une interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes.

Joël Labbé et Germinal Peiro, député de Dordogne, en partenariat avec l’Union Nationale de l’Apiculture Française organisaient aujourd’hui au Sénat un colloque « Pour une agriculture respectueuse des pollinisateurs : Paroles de scientifiques et témoignages de producteurs ». Cet événement a permis, en présence de scientifiques internationaux et d’apiculteurs, de dresser le bilan des menaces que  portent les pratiques agricoles intensives pour les pollinisateurs. Prenant acte de ces constats, Joël Labbé a annoncé à cette occasion son intention de déposer prochainement au Sénat une proposition de résolution. Cette proposition invite le gouvernement français à agir auprès de l’Union européenne pour une interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes, tant que les risques graves pour la santé humaine, animale et l’environnement ne seront pas écartés. De son côté, le député Germinal Peiro déposera cette même résolution à l’Assemblée nationale.

Pour Joël Labbé « Les politiques doivent se saisir de cette question essentielle, pour la sécurité alimentaire, la biodiversité, et le bien-être des citoyens. En effet, les preuves du rôle néfaste de ces insecticides neurotoxiques pour les pollinisateurs, mais aussi pour la santé humaine, et pour l’environnement s’accumulent. Il n’est plus possible de rester dans l’inaction.  »

En effet, si la commission européenne avait, en 2013, prononcé un moratoire pour l’interdiction de trois substances néonicotinoïdes pour 2 ans, ces insecticides restent largement utilisés sur le territoire : toutes les molécules néonicotinoïdes n’entrent pas dans le champs du moratoire et, de même, seules certaines cultures sont concernées par cette interdiction. Or ces molécules affectent non seulement les abeilles, dont le service de pollinisation est essentiel pour la sécurité alimentaire, mais aussi de nombreux éléments de la faune (oiseaux, macro-invertébrés…). De plus l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime que ces molécules peuvent avoir une incidence sur le développement du système nerveux humain.

Cette proposition est soutenue à ce jour par 40 députés* et sénateurs**, provenant de différents partis.

En 2013, la France avait joué un rôle clé dans la mise en place du moratoire de l’Union Européenne sur trois substances néonicotinoïdes. Elle se doit donc de continuer d’être un moteur sur cette question essentielle. Cependant, son rôle ne peut se comprendre qu’au sein d’une mobilisation européenne. Le parlement des Pays-Bas a adopté une résolution pour l’interdiction totale des néonicotinoïdes. Cette proposition de résolution est donc également une invitation à l’action pour les pouvoirs publics des autres États membres.

Joël Labbé / Communiqué

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* Joël Labbé, Leila Aïchi, Jacqueline Alquier, Michèle André, Aline Archimbaud, Esther Benbassa, Pierre Bernard-Reymond, Marie-Christine Blandin, Nicole Bonnefoy, Corinne Bouchoux, Ronan Dantec, Jean Desessard, Alain Fauconnier, André Gattolin, Roger Gilbert, François Grosdidier, Pierre Jarlier, Chantal Jouanno, Jean-Vincent Placé

** Germinal Peiro, Laurence Abeille, Brigitte Allain, Danielle Auroi, Gérard Bapt, Daniel Boisserie, Bernadette Bourzai, André Chassaigne, Cécile Duflot, William Dumas, Jean-Claude Guibal, Francis Hillmeyer, Bernadette Laclais, Annick Le Loch, Maurice Leroy, Martine Lignières-Cassou, Pierre Morel-à-l’Huissier, Philippe Noguès, Hervé Pellois, François Rochebloine, Stéphane Saint-André

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