Retraites : au Sénat, une situation inédite

Le Sénat a rejeté ce mardi le projet de loi relatif aux retraites à l’unanimité, ce qui constitue une situation inédite. Les écologistes ont voté contre le texte dépourvu de structure et de cohérence qui a été soumis à l’approbation de la Chambre haute.


De nombreux amendements, adoptés tout au long du débat avec des majorités variées, ont abouti à un texte globalement dépourvu de sens. Pour le groupe écologiste du Sénat, cette situation confirme, après une adoption à l’Assemblée nationale à quelques voix près, que le Gouvernement ne s’est pas donné les moyens de travailler ce projet de loi avec sa majorité, ni sur la forme, ni sur le fond. Sur la forme, aucune concertation politique n’a été menée en amont et rien ne justifiait l’engagement d’une procédure accélérée. Les débats du Sénat ont fait ressortir un certain nombre de points qui auraient mérité davantage d’échanges. Sur le fond, le sort réservé à ce texte démontre que les mesures économiques et sociales actuellement portées par le Gouvernement ne sont pas à même de rassembler l’ensemble des parlementaires qui le soutiennent.

Les écologistes se sont prononcé contre les deux principales mesures de financement de la réforme voulue par le Gouvernement. La première prévoyait un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour liquider une retraite à taux plein. Pour Jean Desessard, Sénateur de Paris et chef de file du groupe écologiste sur ce texte : « L’espérance de vie en bonne santé diminue. Le chômage des seniors augmente. Allonger la durée de cotisation est donc un contre-sens ! Qui, de plus, ne permettra pas de répondre au problème, conjoncturel mais réel, du départ en retraite de la génération du baby boom ». La seconde prévoyait un report de six mois de la revalorisation annuelle des retraites. Pour Jean-Vincent Placé, Sénateur de l’Essonne et Président du groupe écologiste : « Le report de la revalorisation des retraites est une mesure comptable particulièrement injuste pour les petits retraités, alors même que cette réforme ne coûtera rien aux entreprises ».

Pour les écologistes, ce projet de loi aurait dû permettre de poser les bases d’un autre rapport au travail tout au long de la vie. Dans notre société, les jeunes comme les plus de 50 ans sont touchés par un chômage de masse tandis que 20 à 30% des travailleurs sont en proie à un mal-être professionnel alarmant. Laisser croire que le problème de financement des retraites serait l’allongement de la durée de vie, alors qu’elle est en passe de reculer, évite de s’interroger sur un autre partage du travail comme sur la transition écologique à mettre en œuvre pour promouvoir des filières denses en emplois durables et non délocalisables. Regrettant cette occasion manquée, les écologistes rappellent leur opposition à ce projet de loi.

Communiqué / Groupe écologiste du Sénat

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