Ouest-France

L’alimentation, secteur « stratégique » pour le Sénat

OUEST-FRANCE – 27/05/2020

Les sénateurs ont débattu, mercredi 27 mai 2020, de la relocalisation des productions stratégiques, alimentation en tête.

À l’heure où le gouvernement conditionne son plan automobile à des relocalisations de produits “ à haute valeur ajoutée »,” le Sénat s’interrogeait, mercredi 27 mai, sur la liste des “ productions stratégiques ” qu’il conviendrait de relocaliser, ou à tout le moins de ne plus délocaliser. Et qu’ils soient Les Républicains, centristes, socialistes ou écologistes, les sénateurs furent nombreux à citer spontanément l’alimentation.

Sécurité alimentaire

“ S’il est une production stratégique, c’est bien celle-ci »,” a insisté le sénateur EELV du Morbihan, Joël Labbé. De son côté, la sénatrice et agronome de formation Sophie Primas (LR) s’est inquiétée que le gouvernement veuille réserver ses efforts aux produits à forte valeur ajoutée, oubliant selon elle la question de la “ sécurité alimentaire ».”

“ Comment fait-on pour les productions à faible valeur ajoutée et pourtant vitales pour notre pays ? Abandonne-t-on ces marchés ? Pensez-vous que la Chine, les États-Unis, le Brésil ne peuvent pas faire de valeur ajoutée ? Je pense que nous nous fragilisons »,” a-t-elle insisté. La sénatrice a certainement en tête le discours de Rungis de 2017, dans lequel Emmanuel Macron avait exhorté l’agriculture française à monter en gamme.

Relocaliser des produits à faible valeur ajoutée

Présente en séance, Agnès Pannier-Runnacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, a tenté de rassurer. Pour elle, il reste “ intéressant de relocaliser certains produits à faible valeur ajoutée en France, parce qu’ils sont des éléments importants d’une chaîne de valeur, vous avez mentionné l’alimentaire, je partage cet avis ».” Et d’ajouter que “ sur certains intrants, il est intéressant d’intégrer l’ensemble d’une chaîne de valeur ».”

Derrière cette unanimité, les désaccords ne sont pas loin. “ Relocaliser l’agriculture ce n’est pas revenir sur nos exigences environnementales pour produire plus »,” a prévenu Joël Labbé. L’écologiste fait sûrement référence aux récentes déclarations de son homologue LR, Laurent Duplomb qui déclarait à l’agence Agra presse : “ La souveraineté implique d’accepter les effets de l’agriculture sur la planète. ”

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