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119 élus demandent la transparence sur les pesticides du commerce

Des chercheurs ont découvert des toxiques dans quatorze pesticides vendus dans le commerce. Des élus demandent de la transparence à l’autorité européenne de sécurité des aliments.

Du plomb, du nickel, de l’arsenic et des composés d’hydrocarbures aromatiques polycycliques. C’est ce qu’ont trouvé deux chercheurs dans des bidons de pesticides vendus aux jardiniers amateurs en magasin. Le résultat de ses recherches menées en octobre dernier, Gérald Jungers, scientifique, l’image ainsi : « Vous pensez jardiner au naturel et vous créez un mini Lubrizol dans votre jardin ».

Ces bidons analysés ne contiennent plus de glyphosate, conformément à l’interdiction inscrite dans la loi Labbé. Il a été remplacé par des cocktails de molécules qui rendent « ces désherbants toxiques. Ils peuvent provoquer des cancers, des maladies de la reproduction », énumère le professeur Gilles-Eric Séralini.

Un courrier à l’Autorité européenne de sécurité des aliments

Ces produits ont pourtant été autorisés à la vente par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). « Une vraie passoire qui n’assure pas la sécurité alimentaire », accuse Dominique Masset, co-président de la campagne Glyphosate France. Aux côtés de deux autres associations, Générations futures et Nature et progrès, il prend part à une campagne soutenue par 119 parlementaires. Son nom ? Secrets toxiques.

63 députés européens verts, sociaux-démocrates et La France insoumise, 29 députés français et 27 sénateurs dont Joël Labbé (56) et Annie Le Houérou (22) ont cosigné un courrier envoyé ce jeudi, à l’Efsa. Ils demandent « d’appliquer la réglementation ». « La cour européenne de justice, dans son arrêt du 1er octobre 2019 demande que les effets cocktails soient analysés, pas seulement les substances actives. Là, les produits cancérigènes sont absents des étiquettes », explique Me Guillaume Tumerelle, avocat de Secrets toxiques.

Les signataires du courrier donnent deux mois à l’Efsa pour obtenir des réponses. Dans le cas contraire, une action auprès de la Cour européenne de justice pourrait suivre.

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