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Aéroport de Lorient. Les entreprises ont répondu à l’Appel des 56

OUEST-FRANCE ENTREPRISES – 25/02/2018

L’aéroport de Lorient enfin connecté à Roissy ? Sur le tarmac, 200 chefs d’entreprise et élus ont répondu, vendredi 23 février, à l’Appel des 56, lancé par la CCI. Pour que l’aéroport soit enfin un tremplin pour l’économie et le tourisme vers l’international.

Les signes d’espoir sont là, sur le tarmac de l’aéroport Bretagne sud de Lorient. Vendredi 23 février, devant un parterre de 200 chefs d’entreprise et élus de tous bords (parmi lesquels, Norbert Métairie et Ronan Loas, maires de Lorient et Ploemeur, les sénateurs Jacques Le Nay et Joël Labbé, les députés Nicole Le Peih, Jimmy Pahun, Paul Molac…), Gwendal Rouillard, député de la cinquième circonscription, l’a annoncé.

«Un accord de principe pour établir une connexion avec Roissy a été signé par Air France. Les discussions vont commencer. S’il n’y a pas de date inscrite sur le document, nous avons l’espoir que les choses se concrétisent, disons, au 1er janvier 2019. Il faut absolument nous arrimer à cette perspective. » L’enjeu est de taille. Les besoins sont là.

Et pour le monde économique de Bretagne sud, soit un bassin de 700 000 âmes et pour le développement du tourisme pour un territoire qui ne manque pas d’attractivité, loin s’en faut. Les études menées à répétition par la chambre de commerce en témoignent.

En se connectant enfin à Roissy, c’est l’Europe qui déploierait alors ses ailes aux entrepreneurs de Bretagne sud. Lancé par la chambre de commerce du Morbihan et son président, Pierre Montel, cet « Appel des 56 » a donc tenu ses promesses. Près de 200 personnes ont redit leur foi en l’outil.

Rebondir après NDDL

L’aéroport est capable d’accueillir jusqu’à 550 000 passagers par an. Mais on en est loin aujourd’hui : 127 000 en 2017 (l’aéroport de Quimper c’est 80 000). Et puis il y a la bagatelle de 150 vols annulés en 2017. On ne parle même pas des retards de vols qui plombent et clouent au sol nombre d’entrepreneurs. « Le point d’équilibre serait 200 000 passagers annuels, analyse Ronan Loas, maire de Ploemeur qui plaide également pour un arrêt de la concurrence entre territoires, entre plus petites villes et métropoles ».

Des freins donc. Mais un aéroport qui ne manque pas d’atouts. Doté de longues pistes capables d’accueillir des gros-porteurs et un contrôle aérien opéré à moindre coût (300 000 €) par la base aéronavale de Lann-Bihoué pour la CCI. Pierre Montel, son président, sans pécher par excès d’optimisme, garde l’espoir. « Le soutien massif des élus morbihannais est revigorant. Mais il nous faut une coopération accrue avec la Région. L’accès à Roissy, attendu de longue date, va nous projeter vers l’Europe. »

Norbert Métairie ne dit pas autre chose. « À Paris, nous avons été entendus par Elisabeth Borne, ministre des Transports, et Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères. Le Premier ministre l’a dit lui-même à l’issue de l’abandon de Notre-Dame-des-Landes : c’est est une opportunité, l’occasion pour un nouveau départ à condition, aussi, que la fiabilité des vols soit assurée. Nous devons être dans les radars de la stratégie aéroportuaire bretonne. L’État peut peser, notre pacte morbihannais aussi. »

Une stratégie également défendue par Gwendal Rouillard : « Il faut se connecter à Roissy, en complémentarité avec la LGV et l’aéroport de Quimper, davantage orienté vers Orly ».

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