Le groupe écologiste du Sénat

Le Groupe écologiste du Sénat

Le renouvellement parlementaire du 25 septembre 2011 fut une victoire pour l’écologie politique, avec l’élection – réélection pour certain(e)s – des dix sénateurs et sénatrices écologistes, permettant la constitution du premier groupe écologiste de l’histoire parlementaire française, présidé par Jean-Vincent Placé, sénateur de l’Essonne.
La constitution du groupe a permis aux écologistes de bénéficier de nouveaux moyens, mais aussi, de nouvelles prérogatives : participation à la Conférence des présidents, droit de parole élargi, droit de constitution d’une commission d’enquête, droit de présentation d’une proposition de loi, dans un « espace réservé » au groupe (niche parlementaire)…

Déclaration politique du groupe

Paris, le 10 janvier 2012

Le renouvellement sénatorial de 2011 a été marqué par un changement de majorité de la Haute Assemblée, désormais à gauche, et par la percée de l’écologie politique.

L’écologie politique se traduit par un projet global de transformation de la société. La conversion écologique de l’économie doit permettre de développer de nouvelles ressources durables, de réinvestir les territoires, de créer des activités non délocalisables et de renforcer les valeurs de solidarité, de justice, de lien social, d’innovation et de créativité. Ce projet d’une autre société s’accompagne d’une nouvelle audace démocratique, fondée sur la revalorisation de la représentation parlementaire et de la participation citoyenne.
Nous, Sénatrices et Sénateurs écologistes, sommes soucieux d’ « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs […] en commençant par les besoins des plus démunis »1.

Nous défendrons six grandes orientations :

• bâtir un futur soutenable, par la réduction de notre empreinte écologique, la protection de la biodiversité et des biens communs, la lutte contre les dérèglements climatiques, la réponse aux besoins humains fondamentaux, la lutte contre les inégalités sociales, la sortie du nucléaire
• développer une économie écologique au service des populations et des territoires et une agriculture respectueuse des équilibres et à même de nourrir sainement l’ensemble de la population
• agir pour une société au service de tous, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la recherche, du savoir, de la santé, des loisirs, de la culture… ; en renforçant la gestion du bien commun dans le sens de l’intérêt général, au travers de services publics rénovés
• œuvrer en faveur d’une société ouverte, garante de libertés, de droits et d’émancipation (respect de l’égalité entre les genres, de l’orientation sexuelle, pleine citoyenneté pour les personnes en situation de handicap, lutte contre toutes les discriminations, nouvelle politique migratoire et nouvelle politique de la ville)
• investir dans un approfondissement démocratique de nos institutions, au sein d’une Europe fédérale au service des citoyens
• construire un monde plus solidaire, responsable, équitable et pacifié, respectueux des libertés et des droits fondamentaux au sein d’une nouvelle gouvernance mondiale

Notre groupe défend l’égalité femmes-hommes, un moteur essentiel de la transformation de la société. Il fonctionne démocratiquement et accorde toute sa place au débat entre ses membres issus d’horizons variés, dans la recherche de l’intérêt général, de la protection du bien commun, aux antipodes des lobbies et des intérêts particuliers.
Nous plaidons pour que la délibération, la sobriété et l’éthique inspirent notre assemblée. Le rôle du politique est essentiel pour juguler les causes des crises sociale, économique, financière et environnementale qui frappent nos sociétés. C’est pourquoi nous nous engageons à être des parlementaires responsables, assidus au Sénat, actifs sur nos territoires et au sein de la société civile.
Nous voulons renforcer le rôle d’un Sénat rénové et renouvelé à l’intérieur du paysage institutionnel de notre pays. Nous souhaitons que la Haute Assemblée incarne davantage la société française, tant en matière de diversité que de poids des territoires. Lors des futures étapes de décentralisation que nous appelons de nos vœux, nous souhaitons que les régions – métropolitaines et d’outre-mer – prennent toute leur place dans le dialogue avec l’Europe et jouissent d’un renforcement de leurs compétences et de leurs moyens d’action. Le Sénat, que nous projetons de transformer en une chambre des Régions, devra être gardien du principe de subsidiarité dans un État plus décentralisé.
La création du premier groupe parlementaire écologiste en France constitue une opportunité historique pour mettre en œuvre des politiques écologiques et solidaires. Membres de la majorité sénatoriale, nous sommes décidés à relever ce défi, à enrichir et faire vivre la gauche au Sénat dans un souci de cohésion et de cohérence dans la défense de nos valeurs communes dans la société : la liberté, l’égalité et la fraternité, qui se prolongent par l’autonomie, la solidarité et la responsabilité.

(1) Gro Brundtland, femme politique norvégienne, qui a présidé à la rédaction du rapport « Notre avenir à tous », dit rapport Brundtland, sous l’égide des Nations unies.

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