Le Sénat commence l’examen du projet de loi confortant le respect des principes de la République.
Les sénateurs et sénatrices écologistes dénoncent une loi qui met à mal la laïcité et les valeurs de la République, un texte liberticide totalement inefficace pour lutter contre l’islamisme radical.
Nous nous y opposerons fermement.
Pour ce qui est de la laïcité, les écologistes défendent la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, toute la loi de 1905 et rien que la loi de 1905.
Le Gouvernement veut pourtant modifier la conception française de la laïcité qui est le produit d’une longue histoire.
Comme l’a rappelé Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris, en séance aujourd’hui, « la loi de 1905 est une loi de liberté.
Elle risque, avec ce projet de loi, d’être transformée en une loi de contrôle, de police et de répression ».
Le Conseil d’État juge lui-même que « le projet de loi alourdit les contraintes pesant sur les associations cultuelles et modifie l’équilibre opéré en 1905 par le législateur. »
Ce texte porte donc atteinte à la fois à la laïcité et à la liberté des cultes.
L’islam radical doit être combattu par tous les moyens, nous ne devons rien lâcher sur le terrain de la liberté d’expression et de la liberté de caricaturer. Mais le « séparatisme » que le Président dénonce est surtout le fruit de la politique néolibérale dont il est l’héritier. S’il y a des fractures territoriales, en particulier dans certains quartiers populaires, rien dans la loi et l’action du Gouvernement ne vise à réduire celles-ci.
Ce projet de loi symbolise au contraire une dérive autoritaire et répressive, ciblant les associations dans leur ensemble, qui seront soumises à une même logique de suspicion générale et de contrôle social au nom de dérives minoritaires et sectaires que les lois existantes permettent déjà de combattre.
Depuis l’assassinat tragique de Samuel Paty, le Gouvernement et la droite s’adonnent à la surenchère et aux déclarations mensongères pour stigmatiser les musulmans et insulter ceux qui posent le débat sereinement, en défendant une République laïque et des services publics efficaces, en proximité et dans tous les quartiers.
Nous ne tomberons pas dans ce piège.
Nous défendrons une cinquantaine d’amendements en séance pour porter nos valeurs et nos propositions dans le débat parlementaire.
Guillaume Gontard, Président du groupe, s’est exprimé en séance sur le vote du groupe en faveur de la question préalable proposée par le groupe socialiste, car “ce texte ne renforce aucun des principes républicains que sont la Liberté, l’Égalité et la Fraternité”.