Le Parisien

Adieu les pesticides chimiques dans les rayons !

LE PARISIEN – 03/01-2019 –  Par Frédéric Mouchon

Depuis le 1er janvier, les jardineries et enseignes de distribution ne peuvent plus vendre d’insecticides ou de fongicides à base de produits chimiques de synthèse.

Pour protéger leurs plants de tomate des attaques de champignons, repousser les pucerons qui raffolent des rosiers et les limaces qui s’en prennent aux salades, les jardiniers amateurs avaient jusqu’ici la possibilité d’utiliser la manière forte : en l’occurrence l’arme fatale des insecticides et fongicides chimiques.

Mais depuis le 1er janvier, la loi Labbé interdit la vente de produits phytosanitaires à base de pesticides de synthèse ainsi que leur utilisation et leur détention par les particuliers. Les jardineries et autres enseignes de distribution ne peuvent plus vendre dans leurs rayons que des « pschitts » garantis « écologiques » ou des engrais réputés « naturels ».

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Depuis le 1er janvier 2017 déjà, les collectivités territoriales, les établissements publics et l’État ne peuvent plus utiliser de pesticides pour l’entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles ou ouvertes au public. « Étendre cette mesure aux particuliers est une étape symbolique de plus pour que se généralisent des pratiques de jardinage plus naturelles », estime Nicolas Marquet, directeur général de l’Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics.

Repérer la mention «EAJ»

Les produits vendus en magasin devront comme auparavant bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché mais surtout afficher la mention « EAJ » (emploi autorisé dans les jardins). « Cela offre des garanties de protection supplémentaire, estime Nicolas Marquet. Car les fabricants doivent notamment prendre en compte le fait que les jardiniers amateurs n’utilisent pas forcément de gants ou de masques pour manipuler les substances qu’ils pulvérisent sur leurs plantes. »

Dans les jardineries Truffaut, on trouve ainsi des bouteilles de désherbant « à base d’acide » présentées comme « une alternative aux produits de synthèse » ou un pulvérisateur à pucerons « compatible bio » qui contient une substance dérivée des fleurs de chrysanthème.

« Les gens veulent des produits sains »

Chez Botanic, on se targue d’avoir pris les devants depuis 11 ans en supprimant les pesticides et engrais chimiques des rayons. L’enseigne propose même une nouvelle gamme de soins et traitements anti-puces sans produits de synthèse pour les chiens et les chats. « Cela correspond à une tendance sociétale de retour au naturel car les gens veulent des produits sains à utiliser dans leurs jardins où jouent parfois leurs enfants », souligne le président de Botanic Luc Blanchet.

Le sénateur écologiste du Morbihan Joël Labbé, à l’origine de cette loi, estime que « ce n’est qu’un début ». « Les particuliers et les collectivités consomment à peine 10 % des produits phytosanitaires vendus en France, souligne l’élu. Le plus gros des ventes concerne l’agriculture, qui doit comprendre que ces molécules chimiques sont du poison. »

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