LE TÉLÉGRAMME – 29/05/2020
Muriel Jourda, Joël Labbé, Jacques Le Nay, Gwendal Rouillard, Jean-Michel Jacques, Loïg Chesnais-Girard et Norbert Métairie ont adressé un courrier au Premier ministre Édouard Philippe et au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ce jeudi 28 mai. Avec pour objet « Devenir de la Fonderie », cette lettre redit l’opposition massive des acteurs politiques du territoire à une éventuelle fermeture de la Fonderie de Bretagne.
« À la veille des annonces auxquelles le groupe Renault doit procéder, portant sur son nouveau plan stratégique, et les conséquences qu’elles pourraient entraîner sur le maintien au sein du groupe de certains de ses sites et des emplois qui y sont liés, nous souhaitons vous réaffirmer notre totale opposition à une éventuelle décision de fermeture du site de la Fonderie de Bretagne de Caudan, ainsi qu’à tout autre scénario qui consisterait à inscrire l’avenir du site hors du giron du groupe Renault. Une telle décision serait incompréhensible et inacceptable, tant pour les salariés, inquiets et plongés dans l’incertitude, que pour l’ensemble des acteurs du territoire. Si nous avons conscience des difficultés du groupe Renault, nous constatons également l’effort significatif que va consentir l’État pour accompagner le secteur automobile français, et spécifiquement le groupe Renault, dans la relance de leur activité ».
« Un volume significatif de production continue d’être délesté dans des sites situés hors du territoire national, maintenant de manière artificielle l’idée que le site de Caudan serait structurellement déficitaire ».
« Cet engagement de la Puissance publique aux côtés du groupe Renault nous semble parfaitement légitime, d’autant que les collectivités bretonnes ont de la même manière, dans un passé récent, assumé leurs responsabilités d’acteur public en soutien du Groupe Renault : la Région Bretagne, le Département du Morbihan et Lorient Agglomération, aux côtés de l’État, ont ainsi consenti à deux reprises un soutien financier significatif depuis la reprise du site par l’industriel en 2009, à hauteur de 8,2 millions d’euros, pour moderniser cet outil industriel, assurer sa compétitivité et sa pérennité, et participer de ce fait au maintien de l’emploi sur notre territoire. C’est donc à un outil totalement rénové, aux savoir-faire et aux capacités de productions importantes, que nous faisons face. La capacité de production du site est importante, et pourtant un volume significatif de production continue d’être délesté dans des sites situés hors du territoire national, maintenant de manière artificielle l’idée que le site de Caudan serait structurellement déficitaire ».
Pour construire ce nouvel avenir, il est donc essentiel que le site de Caudan reste arrimé au groupe Renault.
« Nous avons une tout autre approche : un site neuf, aux capacités de production importante et aux savoir-faire avérés, concentre tous les ingrédients pour parvenir à l’équilibre financier, si tant est que le groupe Renault lui donne les moyens d’y parvenir. D’autres pistes peuvent être étudiées pour améliorer sa compétitivité, en travaillant notamment à la mise en œuvre de synergies avec d’autres sites français du groupe Renault. Pour construire ce nouvel avenir, il est donc essentiel que le site de Caudan reste arrimé au groupe Renault ».
« Les collectivités locales et territoriales restent disposées à participer à l’écriture de cet avenir aux côtés de l’État et de l’industriel mais l’urgence est aujourd’hui de garantir la pérennité de la Fonderie de Bretagne au sein du groupe Renault ».
« Convaincus de votre attachement au maintien des emplois, des savoir-faire et des outils industriels qui permettront d’accompagner le redémarrage de la filière, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le ministre de l’Économie, en l’assurance de notre haute considération ».